Amour (2)

Publié le 18/12/2013 à 20:33 par davidyvesdenismanz Tags : blog vie moi bonne chez amour roman bisous enfant livre bébé concours
Amour (2)

Je tenais réellement à m'occuper moi même de l'enfant. Ainsi, je pouvais l'ausculter (de écouter) en même temps : savoir s'il me voyait, s'il m'entendait, si je pouvais retenir son attention, pouvait-il suivre mon doigt, vers le haut, vers le bas, à droite, à gauche, loucher, etc. Je pouvais écouter son rythme cardiaque, observer ses réflexes (essayer de prendre mon doigt si j'appuie au milieu de sa paume, réagir en serrant, de part et d'autre, avant le genou ((en général, cela crée une réaction déplaisante)), provoquer la plante de son pied.... M'occuper d'un/e enfant/e, me permettait d'en porter un sur mon dos.

Quand j'ai un nourrisson dans les bras, je lui caresse le dos d'une main, entre le vêtement et la peau. Je lui donne une bise sur le front. S'il apprécie ce contact, il appuiera son front contre mes lèvres. En lui parlant doucement à l'oreille (susurrer), je provoque la même réaction. Près d'une de ses oreilles, je peux lui dire n'importe quoi, il devient ou non attentif ; pour combien de temps ? Les comptines peuvent être chantées ou énoncées doucement ;ex : « les cheveux, le front, les yeux, une oreille, une autre oreille, le nez, les joues, la bouche, le menton ». (Je reprends la même comptine, le plus souvent possible, avec des nuances : « Tiens, j'ai fait un bisou sur ton nez, sur ton nez et ton menton, sur ton nez, ton menton et ton front,... » Je varie toujours les airs tout simplement parce que je les invente dans l'instant. Je peux créer une comptine avec une main et ses doigts, ou avec un pied. Je me rends compte si l'enfanteau ou l'enfante m'écoute avec attention. Certaines limites doivent être respectées : bisous sur les paupières, et autres, oui, mais jamais sur la bouche (lèvres). Pour moi, cela appartient à son intimité ; il/elle découvrira cela en temps et lieu (Je le vois comme un inceste.). Surtout, je n'oublie pas que je suis observé par les autres personnes. Celles-ci étant exclues de la relation créée par mes mots susurrés. Médecin, je souhaite être un moteur de pratiques à imiter et (très important) en m'imposant des limites dans le temps, pour ne pas le fatiguer. Imaginez, un bébé de quelques mois, déjà écœuré par un apprentissage trop long ! Il s'agit bien d'apprentissage !

Je voudrais écrire, ici, que je suis dysorthographique : « el » pour le, je confonds les « s » et les « j », etc. et je suis aussi dyslexique : j'invente des mots à la place de ceux qui sont à lire : genre déchiffrage-défrichage (page 100, i:Prélude à l'Aventurede Henri VINCENOT, chez Anne Carrière, Paris 2012). Cela ne m'a pas empêché d'enseigner 13 adolescents (en centre d'Apprentissage) du 93 qui ont appris à écrire, à lire et à compter en 4 mois, alors qu'on les disait « asociaux, débiles ». Pendant tout l'été, j'ai préparé un concours pour obtenir le Brevet de Pédagogie pour l'Enseignement en Primaire et Collèges, que j'ai réussi avec mention et félicitations. En une semaine, j'ai corrigé un test (passé par 60 élèves) pour n'en prendre que 21 et les préparer au Certificat d'Etudes Primaires (CEP). J'ai réussi l'oral devant 2 inspecteurs et 17/21 de mes garçons ont été reçus au fameux CEP, tout en continuant mes études de médecine. Je vous laisse imaginer les difficultés que j'ai à écrire ce blog, tout en affirmant que j'ai aimé ces adolescents, sans distinction. Ils n'étaient pas « débiles », « asociaux » peut-être et sûrement très volontaires. J'avais leur âge (ou presque), pourtant, certains d'entre eux ont dit : « Vous n'avez pas été un instituteur pour moi ; vous avez été un père. » Quant à moi, je remarque 2 choses : 1°) - Je les ai aimés, en bloc, pas un (pédophile) mais tous, ensemble 2°) - Ils ont sué sang et eau, pour y arriver (peut-être pour me plaire, peut-être par amour, …), je ne peux pas croire que l'enseignement des maîtres qui ont œuvré avant moi ait été vain. Je ne suis pas un « miracle » venu je ne sais d'où. J'ai simplement été le prolongement de ceux qui étaient avant moi. J'ai planté dans une bonne terre. Comme je suis juif, je vais en ajouter un ; 3°) - Malgré mon propre handicap (dysorthographie et dyslexie) nous y sommes parvenus et cela a changé leur vie. 3a°) - ne collons jamais d'étiquette sur quelqu'un – c'est le condamner et 3b°) - même un handicapé peut réussir, peut être dans un autre domaine, il est un « génie » (in : Sharon BOLTON,Roman, serif;">Écrit en Lettres de Sang(thriller qui aborde le problème de dyslexie en connaissance de cause) paru chez Fleuve Noir, Paris 2013. Le héros du livre a récupéré une carcasse de Porche. En six ans, il en a fait un véhicule "d'origine". Il n'avait jamais fait de mécanique. Il a trouvé et réparé des pièces d'origine qu'il a assemblées. Excusez-moi si j'ai été long. Rien n'est jamais acquis, rien n'est jamais perdu.